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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2025-11-08 | [Acest text ar trebui citit în francais] |
Illustration : Le bureau des nostalgies.
Comme il existe des bureaux des objets trouvés et des bureaux d'ordinateur, il y a des « Meurtres en Eaux douces » et des résurrections en eaux salées ; tout comme il y a des bureaux pour nos illusions perdues, des bureaux des contributions comme des bourreaux des cœurs ; des bureaux d’avocats et des bureaux des affaires magiques… Il y a aussi des bureaux des nostalgies. Alors que toute la palette de lumière s’ordonne dans le grand kaléidoscope de la Côte de Nacre ; que les vents soufflent dans les voiles, et qu’aux lèvres de sable les écumes se collent et se disposent après avoir voyagé sur la corde moite des vagues ; rien ne l’arrête la nostalgie, ce vague à l’âme ; rien ne l’arrête cette noce lutine, où noce et algie colorées de toutes les couleurs du prisme se mixent, après avoir lutté pour gagner nos propres rivages intérieurs. Elle est là , comme une moiteur de mémoire ; et elle continue inlassablement à hanter nos cœurs, nos corps, nos âmes et les esprits de tous ceux qu’elle habite… Noce et nostalgie, qui mélangent sans fin une part de nous avec une part de rivage ; qui brasse inlassablement la chair et le sable, le varech et nos peaux, comme dans une union de notre part de désirs avec cette part de la mémoire des eaux. « Mémoire involontaire » comme disait Proust, mais mémoire tourmentée de vagues réminiscences ; de houles nauséeuses comme des vagues d’émotions, qui ondulent et nous agitent, et entrent en nous comme le temps qui coule et les souvenirs qui suintent. Tout comme « une durée » qui serait bergsonienne et Lutine tout à la fois, la nostalgie nous mène et nous emmène par vagues ; nous recompose sans cesse ; elle qui, de roulis en roulis, investit notre être d’émotions pleines de flash-back savoureux comme des guiguis guiguilescentes et des vagues évanescentes. Sur mon bureau, devant mon ordinateur, je tangue comme sur une mer houleuse… Mal de mer ou mal de mère, mal des transports ou de billes noires et bleues, je ne sais plus ? Tout se brasse; nostalgie, épousailles d’eau et de mémoire, mariage de sel et de tristesse ; échos ou assemblages de bonheur à cœur, de regrets azurés comme le blues des ondes d'un piano sur l’ivoire des écumes. Comme pour réconcilier sur l’estran le passé avec le futur ; les horizons bleutés et les cieux de turquoise, la nostalgie nous réconcilient, un instant, avec notre propre histoire. La nostalgie, c’est comme une ecchymose de l’âme ; un champ d’images et de possibles ; un spleen humide des humeurs de la mer et de celles de nos êtres noyés de mélancolie. C’est comme des flots continus d’émotions, d’attachements ou d’affections ; ou des flux et des reflux du dedans qui s’écoule à l’image des flux et des reflux du dehors. « Mon âme est pleine de désir pour les secrets de la mer » écrivait Henry Wadsworth Longfellow, dans son poème Les secrets de la mer… « Jusqu'à ce que mon âme soit pleine de nostalgie pour le secret de la mer, et que le cœur du grand océan envoie à travers moi sa pulsation palpitante... ». Certes, il n’était pas Lutin, mais ne soyons pas chauvins ! Comme mon cœur, son âme était vraiment Lutine. Entre l’éprouvé d’un sentiment dit « océanique » et celui de la nostalgie pour la mer, il n’y aurait que l’épaisseur d’une feuille de papier ; je dirai même qu’il n’y aurait que l’épaisseur d’un mot ou celle d’une goutte d’eau et d’iode en suspension dans l'air . L'air de rien, les eaux sont partout source de vie, et entre le liquide amniotique dans lequel nous avons tous été immergés et la mer, il n’y a qu’une question de mots, et pas une question de substance ou d’essence, comme diraient des théologiens pointilleux. Ici, sur la côte, tout n’est qu’une question de marge comme un estran, de regard comme l’horizon , de mot ou d’écoute… Comme dans ces gros coquillages dans lesquels bruissent une mer intérieure, avec ses bruits de vagues, ses ressacs et ces interminables ressassements d’humeurs, comme celles de nos eaux ou humeurs intérieures. Depuis ma noyade de 1958, j’ai un lien très particulier avec l’eau... J’ai même parfois, aux équinoxes, des vagues à l’âme qui ressemblent à de grandes marées ; c’est qu’il y a quelque chose de particulier ou carrément de « métaphysique » au Petit-Enfer comme à Luc-sur-Mer … (...) Ici même, au pied des Confessionnaux, il y a comme un corps de lumière et d’eau qui s’agenouille sur le sable avec dévotion. Et là , là où chaque vague se couche et semble mourir au pied de la falaise, de suite, une autre se dresse par solidarité, afin que chacune d’elles puisse mourir pour mieux ressusciter dans la lumière de la suivante. Ce n’est pas sans fondement, ni par hasard, que chaque coquillage et chaque vague parlent de nous, car, ne l’oublions pas, nous sommes composés à 70 % d’eau et de 99% de vide (quantique) ; parce que toutes les eaux sont une seule mémoire, dans un grand tout, une à une, en des vagues toujours nouvelles ; ainsi en est-il de nous-mêmes, quand nous croyons partir de l’eau d’ici pour aller à l’eau delà , en des ailleurs indescriptibles. Pourquoi vouloir être immortel quan d nous sommes tous éternel ! Voilà toutes les raisons qui font de moi un nostalgique, et toutes les déraisons qui fondent ce sentiment profond, profond comme le grand large, profond comme les chants presque mystiques des pêcheurs et des marins ; profond comme un regard d’enfant… Et le Lutin, fier de l’être, l’enfant que j’étais, il y a bien des décennies de cela, est toujours là , présent. Cherchez un peu, là où brille le sable comme un tapis d’argent, il joue sur la plage, contemplatif et émerveillé ; se jouant du sable, des eaux, de la lumière et de ses propres visions ; il joue comme avec les quatre éléments comme un alchimiste, pour n’en faire qu’un, un or à l'image de la lumière. Vous le remarquerez tout de suite, il a de la nacre colorée et des éclats de lapis-lazuli dans les yeux; et un regard intense qui semble scruter l’horizon à l’infini. Malgré ses attributs, cet enfant n’a rien de si particulier ; tous les petits Lutins en font de même en rêvant sur le même métier à tisser la vie et l’Amour.
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