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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-12-02
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je me suis arrêtée ici et j’ai regardé par-dessus l'épaule
l’enfance avec le pain distribué par ration l’adolescence avec le sarrau et le ruban blanc et la mort de Lie ma première jeunesse hurlant dans les rues pour l’enchantement sur le tard des impuissants la maturité qui ne pardonne pas et n’oublie pas je me suis arrêtée ici et j’ai regardé dans les yeux des gens qui partaient en longs convois si loin qu’ils ne sont plus jamais revenus ici je suis revenue je suis restée et j’ai aimé avec un honteux désespoir un petit pays qui n’appartient à personne si petit que tu aies envie de le cacher discrètement dans la poche de ton manteau et que parfois il te fasse pitié par exemple quand tu veux repartir encore et encore dans ton lointain au-delà de l’enfance l’adolescence la maturité et tu ne peux pas parce qu’il est à toi c’est la seule chose que la mort la vie les gens et d’autres idées poétiques mais vraiment réelles ne peuvent plus te l’arracher un petit pays qui n’appartient à personne définitif comme une injure à la « nique ta mère » jetée par-dessus la clôture pour que tu te souviennes de ton point de départ dans ce monde mets-le dans ta poche il est à toi
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