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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-09-20 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt
Voyageuse ! ô cosmopolite à présent
Désaffectée, rangée, retirée des affaires. Un peu en retrait de la voie, Vieille et rose au milieu des miracles du matin, Avec ta marquise inutile Tu étends au soleil des collines ton quai vide (Ce quai qu’autrefois balayait La robe d’air tourbillonnant des grands express) Ton quai silencieux au bord d’une prairie, Avec les portes toujours fermées de tes salles d’attente, Dont la chaleur de l’été craquèle les volets... Ô gare qui as vu tant d’adieux, Tant de départs et tant de retours, Gare, ô double porte ouverte sur l’immensité charmante De la Terre, où quelque part doit se trouver la joie de Dieu Comme une chose inattendue, éblouissante ; Désormais tu reposes et tu goûtes les saisons Qui reviennent portant la brise ou le soleil, et tes pierres Connaissent l’éclair froid des lézards ; et le chatouillement Des doigts légers du vent dans l’herbe où sont les rails Rouges et rugueux de rouille, Est ton seul visiteur. L’ébranlement des trains ne te caresse plus : Ils passent loin de toi sans s’arrêter sur ta pelouse, Et te laissent à ta paix bucolique, ô gare enfin tranquille Au cœur frais de la France. (Valery Larbaud, Les Poésies d'A.O. Barnabooth, 1913)
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