À Martinville, un martin-pêcheur
Plonge dans la rivière Ascot
Et en ressort un poisson au bec
Afin d’assouvir les affres de son bedon glouton
Près de là, un peu plus haut sur le barrage,
Des pluviers kildir et des bécasseaux minuscules
Gratouillent, çà et là, sur la grève,
Des bernaches et des grands hérons bleus
Arpentent les dunes de sable et les marais de joncs,
Nous, collés et serrés sur un banc public,
Nous suivons attentifs
Leurs moindres gestes, mouvements et manœuvres…

À regret, nous quittons ces lieux enchanteurs
Et filons toujours un peu plus loin
Au fond des Appalaches
Nous contournons le lac Lindsay,
Autre arrêt, autre méditation sur les rives…
Puis une route de traverse
Nous emmène jusqu’à Malvina, hameau-fantôme
Sis à cheval sur la frontière du Maine,
Nowhere, cul-de-sac et impasse…
Retour à Saint-Malo, village le plus haut
Du Québec, lit-on sur les dépliants…
Nous escaladons la tour Montagnaise
Qui nous offre d’un seul coup d’œil,
Villages, forêts et montagnes sur des kilomètres!
Suspendus tous deux entre ciel et terre,
Pause dans le temps et pose dans l’espace,
Muets nos yeux fixent l’infini, l’immensité, la paix
Et nos lèvres s’unissent comme la première fois,
Même magie, même mystère, mêmes retrouvailles
Au fond des Appalaches…