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■ The oak
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2010-11-09 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt Nous avons été des gens sages Cette nuit, je ne sais pourquoi. Or, ce matin, je sens en moi Des éternités de nuages. Toi-même sur ton front vermeil Tu gardes des reflets nocturnes, Et tes yeux sont comme des urnes Où fume un restant de sommeil. Nous avons trop dormi, ma chère. Notre vorace amour se plaint De n'avoir pas le ventre plein, Lui qui fait toujours bonne chère. Allons, mignonne, allons, debout ! Chassez-moi nos pensers funèbres. J'ai nourri mes yeux de ténèbres, J'ai fait des rêves de hibou. Mais en vous voyant fraîche et rose, J'en fais qui sont couleur de jour. J'entends la voix de notre amour Qui pour fleurir veut qu'on l'arrose. C'étaient nos voeux inapaisés Qui nous rendaient mélancoliques. Donnons à nos coeurs faméliques Un large repas de baisers. C'est le remède, c'est la vie ! Tu m'enlaces ; moi, je t'étreins ; Et mangeant le feu de nos reins, Se tait notre bête assouvie. Les désespoirs les plus ardents, Les tristesses les plus farouches, Quand nous unissons nos deux bourbes Sont égorgés entre nos dents. (Jean Richepin, Les caresses, 1877)
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