Paris en touriste


Moi qui vis confinée au sein de ma banlieue
Je me suis accordé ce plaisir ordinaire
De visiter paris comme ville étrangère
Allant le nez au vent et grand ouverts les yeux.

Les petites boutiques des couloirs du métro,
Pas encore de cohue, l'odeur des croissants chauds
Un air de liberté, Paris qui se réveille
Et les premiers passants sous le premier soleil.

Les garçons de café investissent les trottoirs
Ici un café crème, là-bas un petit noir
Mon petit déjeuner, je le prends en terrasse;
La fumée du café s'échappe de ma tasse
Dessinant en volutes odorantes, éphémères
Mon programme du jour et je me sens légère.

Un par un se relèvent les rideaux des boutiques
Un tel est affairé, cet autre est lymphatique
Des employés pressés car ils sont en retard
Courent, la bouche ouverte, le cheveu en pétard
Les gamins s'agglutinent aux portes des écoles
Un air d'accordéon un peu plus loin s'envole

Il fait bon au soleil sur ce coin de boulevard
On y croise les lève-tôt et quelques couche-tard
Un croissant croustillant qui sent si bon le beurre
Je musarde, je paresse, j'ai devant moi trois heures
Trois heures de liberté, trois heures de promenade
Trois heures à m'égarer au gré de ma ballade.

...Je vais être en retard!