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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-03-25 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt Le crépuscule allait s’éteindre. Vers une ferme de l’Oural Par la forêt, dans la débâcle S’en allait un homme à cheval. Les sabots claquaient dans sa course. Comme un écho, le clapotis Des eaux dans l’entonnoir des sources En poursuivait le cliquetis. Et lorsque, la bride abattue, Il mettait son cheval au pas, On entendait rouler la crue Qui rugissait à quelques pas. On entendait pleurer et rire, Et se fracasser les cailloux, S’arracher des souches entières Qui s’effondraient dans les remous. Au loin, dans le trou noir des branches, Comme un tocsin retentissant, Le rossignol entrait en transes Devant l’incendie du couchant. Où le saule a lâché sa traîne De veuve au versant du ravin, L’oiseau sifflait sur les Sept Chênes Comme un brigand des grands chemins. À quel amour, à quelle guigne Allait la fougue de ces cris, Et qui visait la chevrotine Qu’il déchargeait dans les taillis? Sylvain tapi dans la cachette Des forçats en fuite, il allait Surgir devant les estafettes Des partisans postés au guet. Et terre et ciel, forêt et plaine Guettaient ce bruit intermittent, Ces fragments cadencés de peine, De joie, d’ivresse et de tourment. (Boris Pasternak, « Vers de Iouri Jivago », in « Le Docteur Jivago »)
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