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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-04-08 | [This text should be read in francais] | Submited by Guy Rancourt
L’heure viendra… l’heure vient… elle est venue
Où je serai l’étrangère en ma maison, Où j’aurai sous le front une ombre inconnue Qui cache ma raison aux autres raisons. Ils diront que j’ai perdu ma lumière Parce que je vois ce que nul œil n’atteint : La lueur d’avant mon aube la première Et d’après mon soir le dernier qui s’éteint. Ils diront que j’ai perdu ma présence Parce qu’attentive aux présages épars Qui m’appellent de derrière ma naissance J’entends s’ouvrir les demeures d’autre part. Ils diront que ma bouche devient folle Et que les mots n’y savent plus ce qu’ils font Parce qu’au bord du jour pâle, mes paroles Sortent d’un silence insolite et profond. Ils diront que je retombe au bas âge Qui n’a pas encore appris la vérité Des ans clairs et leur sagesse de passage, Parce que je retourne à l’Éternité. (Marie Noël, Chants d’arrière-saison, 1961)
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