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agonia romana v3 |
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2025-11-24 | [Acest text ar trebui citit în francais] |
Une brume blanche glisse sur la scène.
Les silhouettes bougent lentement, comme dans un rêve sans pupilles. Une voix, calme : — Nous ne voyons plus. Le brouillard s’est abattu sur la société. Nos ombres se promènent dans la salle du spectacle. Elles avancent. Reculent. Cherchent des contours. Le Lecteur entre par le fond. Il observe. — Vous marchez sans direction, dit-il. — Nous voyons à travers la lunette, répond une Ombre. — Et qu’y voyez-vous ? — Le théâtre. Vu de loin. Il est plus beau ainsi. Silence. Le fil électrique traverse le ventre. Il s’allume un instant. Puis passe derrière le Rideau. Le Rideau tombe. Sur le jour. Une autre voix, tremblée : — Nous sommes nés sous le signe de la nuit éternelle. Nous avons ouvert la porte quand il ne fallait pas. Mais nous avons résisté à la tentation de fuir. Nous sommes les vaincus illuminés. Un souffle de vent. Les spectateurs, assis dans des fauteuils roulants, épluchent des pommes. Rouges. Jaunes. Vertes. Bleues. Oranges. Noires. Brunes. Aigres. Crues. Le Chœur des Aveugles murmure : — Il vaut mieux ne pas voir. Il vaut mieux parler du spectacle. Il vaut mieux contester ce qui n’existe plus. Une Ombre s’avance, tenant un miroir vide. — J’ai perdu le premier œil dans l’enfance, dit-elle. J’ai trop saigné. La feuille blanche est restée intacte. Alors j’ai continué à écrire : le monde, la vie, l’Hôpital d’Europe, la mort, la faim, la liberté, le mot, le théâtre. Le deuxième œil s’est couvert de deuil. Puis il a traversé, lui aussi, de l’autre côté. C’était son droit. Légal. Illégal. Naturel. Silence. Le Lecteur lève les yeux. — Et après ? — Le calme, répond la Voix. Un calme absolu. Le point culminant. Nous avons ri toute la journée. Le Chœur reprend : — Nous avons ri. — Nous avons ri. — Nous avons ri. Les Aveugles à la Lunette s’immobilisent. Leur rire devient un souffle. Puis plus rien. Une seule phrase, dans la pénombre : — Nous ne voyons plus. Un écho lui répond : — C’est le Rideau. — Oui. — Le Rideau d’Artmelo. La lumière s’éteint. * Une lumière blanche tombe du plafond. Au centre, une silhouette immobile. Le visage tourné vers le sol. Une voix : — Je n’ai pas de nom. Un autre souffle : — Tu en as eu un. — Oui. Autrefois. Je l’ai perdu. Avec l’identité. J’ai crié. Pour ne pas être tué. Mais personne n’a entendu. Les Artmeliens n’ont pas joué honnêtement. Maintenant, ils informent. Ils murmurent. À gauche, à droite, partout. Je n’ai plus de rôle. Je n’ai plus de rang. J’étais Acteur Principal. Je ne suis plus rien. Seul. Sans amis. Sans passé. Je ne suis pas connu. Je ne l’ai jamais été. À chaque représentation, c’est moi qui levais le Rideau. Je donnais le signal. Je mettais la musique. Je dirigeais le Chœur des Morts Sans Ombre. Je leur soufflais le chant. Notre chant de victoire. Scène inexistante. Ce n’était pas assez. Mais c’est passé. C’est passé. Maintenant, je suis informateur. Non — souffleur. Aimable. Poli. Serviable. Pour la société. Pour le monde. Pour ceux qui se vendent pour un morceau de pain. Un morceau de silence. Tout est cher. L’air. La vie. La nuit. Même le jour a augmenté. Et le refus de jouer sur la scène improvisée coûte encore plus cher. Mais la route est longue. Trop longue. Tellement longue que la mort ne prouve plus rien. Peut-être que mon crédit vaut trop peu pour Eux. Trop peu. Trop peu. C’est trop pour un seul jour. Trop. Trop. Si j’écrivais tout cela dans un journal, il ne resterait qu’un fond de yaourt tourné, qui coule lentement dans le conduit bouché des communications. Il n’y a plus de morse. Le code est malade. Fiévreux. Technologique. Mais nous jouons encore. Nous dansons. Autour de la table ronde, c’est le tumulte. Le sommet est visé. Touché. Et puis le silence revient. Silence. L’horloge marque l’heure exacte de la rupture complète des mœurs. Je dois rencontrer le Narrateur. Je dois. Absolument. Nécessairement. Impérieusement. Le Narrateur, c’est le salut. Oui. Oui. Le salut contre l’amateurisme. Dans le théâtre. Silence. Un souffle. Puis la voix, à peine audible : — Mieux vaut mettre un point. Un point. Un point. Noir.
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