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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2016-06-13 | [This text should be read in francais] | Lorsque les dieux nos pĂšres, crĂ©Ăšrent le Cosmos, ils lâĂ©tablirent dâemblĂ©e Ă leur image, câest-Ă -dire sans limites de temps et dâespace pour nâenclore personne en gĂ©nĂ©ral, et aucun possible en particulier. Câest ainsi que Le Cosmos dans son entiĂšretĂ© ne repose sur « rien » et ne se situe dans rien, ou plus exactement quâil repose en lui-mĂȘme comme le sage repose en paix. Ne cherchez donc pas le tour de passe-passe qui fait que les choses tiennent dâun rien, le tour nous dĂ©passe ! Nul pilier pour retenir le Cosmos, mais un vide inintelligible comme un grand mystĂšre cachĂ©, une insondable inconnaissance oĂč seuls les mots peuvent pĂ©nĂ©trer les nuĂ©es de lâinconnaissable en raison mĂȘme de leur perspicacitĂ©. Pour crĂ©er le Monde, les dieux de nos pĂšres prononcĂšrent Ă©nergiquement des mots de fondation, des mots-Ă©nergies contenant en puissance tous les possibles, surtout les plus chimĂ©riques et puis tous ceux qui reste en suspens, comme une divine virtualitĂ©. Personne ne peut connaĂźtre exactement ces mots, mais tous les cherchent; les poĂštes en tout premier, les mystiques en second, et enfin les savants et ceux qui se croient sages, mais tous voudraient savoir, car ces mots furent le cri primal, celui des dieux, est donc lâexhortation premiĂšre, la toute premiĂšre magie dâun verbe crĂ©ateur, le premier chant et la toute premiĂšre danse du Cosmos. Tous voudraient dĂ©tenir la clĂ© de ce langage primordial de lâUnivers, clĂ© des ĂȘtres et de lâĂȘtre de tout Univers ; une sorte de passe-partout de plomb et dâor ouvrant les portes de tous les changements et de toutes les crĂ©ations. Que plus rien ne soit plombĂ©, mais que tout soit comme une ouverture dorĂ©e. Mais seul l'abĂźme de lâĂȘtre connait ces mots et le sens profond de ces mots ! AprĂšs avoir distillĂ© les eaux primordiales en se rinçant la bouche avec le suc de lâĂȘtre et la sĂšve des choses, Le dieux Ă©tablirent la bĂȘte comme gardienne des lettres et des chiffres associĂ©s aux lettres. Tel un concierge au pied des demeures philosophales et des chĂąteaux intĂ©rieurs, ceux de lâĂąme aux dĂ©dales du cĆur plus labyrinthiques que les arcanes de la nuit. Afin que ceux-ci, quĂȘteurs et guetteurs de lâaurore jusquâau crĂ©puscule, puissent, avec sagesse, douceur, intelligence et grĂące, garder prĂ©cieusement la parole dans ses rayons, et que la bĂȘte avec force et courage tendent Ă plus dâhumanitĂ©, et quâelle remonte ainsi jusquâĂ la source vĂ©ritable, vers le Principe initial qui fit du Monde en cette grande beautĂ©. Depuis la nuit des temps, ces concierges dĂ©positaires des mots les plus sacrĂ©s, tels des vigiles, grands prĂȘtres, druides, bardes et autres sages, kabbalistes et alchimistes montent la garde comme montent de lâinconscient collectif des souvenirs Ă©ternels et des mythes indĂ©lĂ©biles. Pour que le couronnement soit, que la gloire des dieux de nos pĂšres ne soit pas ternie, que les fondements durent, et afin que le Royaume soit de plus en plus ajustĂ© au cĆur des dieux comme Ă celui de la bĂȘte ; dans un effort permanent et dans une quĂȘte dâĂ©quilibre entre toutes les composantes de lâĂȘtre, les gardiens du temple tentent de la sorte de rĂ©guler ou dâajuster les voies de la bĂȘte avec la voix des dieux. Dans le miroir des Sephiroth se trouvent les attributs mĂȘmes de ces noms et de ces mots recopiĂ©s, de civilisation en gĂ©nĂ©rations de gardiens; mais faibles de ces oublis, comment pouvons-nous encore passer de ces rĂ©alitĂ©s manifestes mĂ©diatrices de mots aux mots cachĂ©s « mĂ©diateurs de rĂ©alitĂ© » ? Câest lĂ que lâalchimie du verbe peut intervenir comme un complĂ©ment de la mĂ©taphysique et de la âpataphysique. Le Grand Art consisterait vraisemblablement Ă donner sens aux choses les plus encensĂ©es, et le sens, câest lĂ mĂȘme le sel des mots ! Je ne vous apprends rien, notre Monde vit une grande mutation avec une abondance dâĂ©panchements de sang, de larmes et dâencre. Rien de neuf dans le Royaume des poĂštes, depuis toujours, notre Monde cohabite avec les perturbations et le changement ; tout y est fait de manifestations chaotiques, de mutation permanente, dâĂvolution naturelle et de transformations⊠Le Monde comme le monde, câest lĂ mĂȘme un gigantesque alambic Ă faire de lâĂȘtre, Ă rĂ©aliser des virtualitĂ©s en suspens, Ă rendre possible lâimpossible, Ă donner sens Ă la cause et Ă la chose comme on donne ou que lâon demande grĂące sur grĂące. LâUnivers, câest une incroyable aventure du vivant ! Le Cosmos tout entier est indubitablement un gigantesque athanor Ă la mesure de la dĂ©mesure, dans lequel nous avons tous sans exception, sans ĂȘtre des initiĂ©s en quoi que ce soit, Ă devenir crĂ©ateurs de sens et de conscience. Et rien nâest jamais terminĂ© ! Et donc, ne vous reposez pas sur les quelques lauriers glanĂ©s au fil des ans, sur notre haute technologie, notre savoir de paille ⊠Mais tout au contraire, allez de lâavant, transformez-vous sans cesse ! Idiot alchimique ? ItinĂ©raire alchimique, was ist das ? Alors que dire de cet itinĂ©raire au cĆur de ces bouleversements ? Que dire de ce parcours labyrinthique qui va du Principe de toute chose aux manifestations plurielles du grand Tout ? Câest un chemin semi-initiatique pavĂ© dâidĂ©es rares et de mots subtils, pour passer et repasser par les trous de serrure du corps, par le chat des aiguilles de lâĂąme, et pourquoi pas par les multiples portes des mots. Cela nâa Ă©videmment rien Ă voir avec une agrĂ©able promenade de Madame de SĂ©vignĂ© Ă Notre-Dame-des-Anges, dans lâantique forĂȘt de Bondy ; bien que ! Cette subtile alchimie ne peut relever que dâune contreculture, elle ne peut ĂȘtre que lâĆuvre dâesprits libres dâĂ©coles et de mouvements, de libres penseurs hors les murs, au-delĂ des idĂ©ologies, des opinions sectaires, des croyances et de certitudes toutes faites. Cette alchimie est toujours ailleurs puisquâelle nâest pas dâici ! Câest entre lâespace privĂ© de lâĂ©criture et lâespace public de la lecture que cet espace que je dirais « philologique » se dĂ©ploie ; câest « une maniĂšre » de penser lâĂ©crit comme « une matiĂšre » Ă rĂ©flexion ; avec ses va-et-vient entre les « matiĂšres de lâĂȘtre» et les « maniĂšres dâĂȘtre » au Monde crĂ©Ă© ; avec ses clĂ©s de comprĂ©hension face Ă une inaccessible rĂ©alitĂ© de la rĂ©alitĂ©. Devant moi, dans leur plumage dâencre noire, les corps mots coassent sur la ligne du temps entre les marges dâune feuille de papier, dĂ©ployant leur caractĂšre obscur comme des ailes dâĂ©bĂšne sur le papier marbrĂ©. Corneille ou choucas quâimporte le cas, câest toujours vers choux et choux verts quand les mots sont gris dans la nuit la plus noire ! Ma paillasse est blanche comme une pleine lune, mais sur mon bec Bunsen, je dĂ©pose des carnets de cornues oĂč bouillonnent des phonĂšmes sauvages qui montent avec la vapeur des mots, et se mĂ©langent de ce fait Ă lâĂ©ther dâun Verbe ĂȘtre plus immatĂ©riel que lâĂ©vanescence des pensĂ©es. Ătre ou exister ? quâen est-il exactement ? Les jeux de mots sont tout Ă la fois jeu de quintessence et jeu dâopposition, de dĂ©placement, de distorsion de la rĂ©alitĂ© pour faire sortir des formes le jus du RĂ©el. Avec des lettres nues sur des feuilles de papiers crus, virevoltent devant moi des caractĂšres vifs comme la flamme avec leur filigrane bleu et des marges oĂč domine lâorange. Câest le feu de PromĂ©thĂ©e, le feu volĂ© aux dieux de jadis, celui que lâon se repasse de poĂšte en poĂšte comme une flamme olympique, pour rallumer un feu qui risque de sâĂ©teindre. Conseil de Barde, Quand vous pratiquez cette alchimie-lĂ , mĂ©fiez-vous des mots loups dĂ©guisĂ©s en agneaux, et des mots doux travestis en Eissaure, les mots trop lĂ©gers peuvent porter le plomb, et transmettre le saturnisme au reste de la feuille en une contagion sans fin. Nous ne pouvons Ă©crire quâavec ces feuilles jaunies par lâusage, par chemins parsemĂ©s de petits cailloux comme ces mots qui ont rĂ©sistĂ© tant bien que mal Ă tant dâinquisitions ou Ă la censure. Nous ne pouvons travailler la matiĂšre quâavec ces mots que nous livrent nos anges gardiens, et ceux que nous empruntent nos propres dĂ©mons ; ce qui fait des poĂšmes des mĂ©langes bien surprenants, lĂ oĂč bien souvent, les images sont des mots et les mots des images, une simple illustration peut ainsi combler nos attentes, ou une ancienne gravure comme une vieille icĂŽne peuvent nous parler aussi bien quâune belle mĂ©taphore. Tel lâOuroboros, les poĂštes se mordent la langue pour que les mots Ă mot se mordent la queue. De Lapide philologia, tel serait le nom magique de ce jeu de Tarot ou il sâagit de tarauder le RĂ©el pour en extraire quelque rĂ©alitĂ© pas trop illusoire. Mais lâamour des lettres au pĂ©ril du phrasĂ© nâest-il pas justement lâamour des mots Ă risque ? Le Bateleur et le Chariot sây partagent la page, ils lĂ©gendent le propos, alors quâavec mesure, la Lune Ă©claire la Mort, jeu de carte Ă jouer la vie, jeu de mots Ă rejoindre la mort ; comme dans un interminable âJeu de portesâ ou de miroirs, Ă l'infini des reflets, Ă lâinstar des mots qui ouvrent sur dâautres mots, Le RĂ©el est toujours derriĂšre une porte qui ouvre sur dâautres portes. Ainsi, quels que soient les mots utilisĂ©s, la rĂ©alitĂ© de la rĂ©alitĂ© reste toujours cachĂ©e Ă notre lecture. Dans le nuancier de la matiĂšre verbale, le plomb ( Pb/plumbum) et lâor (Au/aurum) sont « de la matiĂšre » Ă rĂ©flexion, ou de la matiĂšre Ă convertir et Ă transmuer les rĂ©alitĂ©s. Le plomb plombe ce qui est fermĂ© alors que le dorĂ© ouvre Ă la lumiĂšre. Transmuter lâun en lâautre revient toujours Ă "ouvrir ce qui Ă©tait fermĂ©", Ă "guĂ©rir ce qui Ă©tait malade", Ă transformer « le sens », Ă Ă©vider (la maniĂšre) les Ă©vidences (la matiĂšre), Ă percer la matiĂšre dure pour aborder la moelle, Ă toucher le cĆur Ă lâaide du taraud de la raison et de la vrille des sentiments. Câest lĂ encore lâalchimie mĂȘme des Ă©motions qui ne peut se passer de mots, de sens, ce sel des mots qui est le symbole mĂȘme de la vie. Que ces mots soient ceux de la transmutation en alchimie, ou de la transsubstantiation eucharistique, les symboles unifient et relĂšvent de la mĂȘme nature, câest-Ă -dire de celle de notre psychĂ© qui est aussi celle des dieux de nos pĂšres. (âŠ) De la bure du moine aux bureaux de Wall Street dans le quartier de New York, le mĂȘme mot latin « bura » (la toile de bure) va donner âau filâ du temps son nom au âtapis de tableâ sur lequel on fait ses comptes et dĂ©comptes, puis son nom Ă la table mĂȘme qui deviendra âle bureauâ, pour sâĂ©tendre Ă la piĂšce tout entiĂšre, puis Ă tout le bĂątiment, et enfin Ă tout un district comme celui de Manhattan. Ainsi en est-il des mots comme on fait d'un tissu de mailles, ils sâĂ©tendent. Mais nulle part, le Bureau central des PĂšlerins du Mont-Athos ne parle de cela ! Pareillement, du grec « χημεία » (chĂȘmeia/chumeia) au mot français « alchimie », en passant par l'arabe « al-kĂźmiyĂą » et par le latin mĂ©diĂ©val « alchimia », le mot dâalchimie Ă lui-mĂȘme subit de multiples transformations. Ces deux exemples parmi mille autres, dĂ©montrent combien lâĂvolution des mots est toute naturelle comme celle des espĂšces, et combien les mĂ©tamorphoses du langage comme celles de lâĂąme sont identiques ; combien lâEsprit opĂšre au sein de la matiĂšre et combien cette derniĂšre est dotĂ©e dâesprit. Cela dĂ©montre aussi Ă quel point les transmutations du langage savent se faire Ă©galement mĂ©tamorphose : transfiguration, conversion, transvaluation ou mĂȘme transsubstantiations au cĆur des espĂšces animales ou divines. Lâalchimie du verbe opĂšre ainsi depuis la nuit des temps, comme un art vĂ©ritable de fondre les pensĂ©es et les mots, câest-Ă -dire de travailler le souffle mĂȘme et la matiĂšre linguistique comme on travaille des mĂ©taux plus ou moins prĂ©cieux ; substances dâun langage qui traverse le temps et lâespace. Ici mĂȘme, pas besoin de faire rĂ©fĂ©rence au tableau de MendeleĂŻev ou a quelconque dictionnaire pour savoir que la maniĂšre de causer et la matiĂšre du causer sont comme deux dimensions dâune vĂ©ritable science qui, depuis que le genre homo pense quâil parle et parle de sa pensĂ©e, tend Ă rĂ©aliser le seul et unique RĂ©el, Ă travers lâalambic alchimique de lâimaginaire et du symbolique. Câest donc lĂ , le seul Grand Ćuvre possible et le jeu poĂ©tique et analogique qui consiste Ă se jouer Ă coups de mĂ©taphores, de lâinaccessible Saint Graal du Verbe fait mots. Ă l'orĂ©e des lĂ©gendes et des poĂšmes Ă©piques, Avec les mille gardiens du Saint Graal, Sur le grill des mots, il sâagit dâextraire, dâexploiter, dâalambiquer la houille du langage, de creuser mot -Ă mot pour Ă©vider les Ă©vidences et les phrases toutes faites, au plus profond de lâhumus, lĂ oĂč lâhumain nâest encore quâune virtualitĂ©; dans les cavitĂ©s de puits sans fond, par des voies sacrĂ©es comme celle de la Nature, lĂ oĂč coule la source dans la nuit profonde, tout Ă l'intĂ©rieur de l'ĂȘtre. Messe noire sur fond blanc, chemin des Ăąmes manuscrites, avec des lettres dâor et des images noires sur papier cru. Chemin de mots alambiquĂ©s et de lettres lumineuses qui se reflĂštent tant bien que mal dans le noir miroir du fond des Ăąges. Ecrire noir sur blanc avec un sang dâencre et des mots, des mots qui s'Ă©crivent contre vents et marĂ©es, et qui savent prendre le large, juste le temps de maturer ... De portail en porte, comme dans une sĂ©rie interminable de âJeux de portesâ ou de âjeux de miroirsâ Ă l'infini, Le RĂ©el est toujours derriĂšre une porte qui ouvre sur dâautres portes, Ă lâinstar des mots qui ouvrent sans cesse sur dâautres mots. Ainsi, quels que soient les mots utilisĂ©s, la rĂ©alitĂ© de la rĂ©alitĂ© reste toujours cachĂ©e Ă notre lecture. (...)
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