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Au-delà de La Toile (extrait)
article [ ]

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by [Reumond ]

2018-07-17  | [This text should be read in francais]    | 










Avant-propos

Un internaute qui se balançait
Sur une toile toile d’araignée
Il trouvait ça tellement amusant
Qu’il alla chercher un deuxième internaute.
Deux youtubeurs qui se baladaient
Sur une toile toile toile toile d’araignée
L’un et l’autre trouvant cela très amusant
Qu’ils allèrent chercher un troisième internaute.


Trois internautes qui se balançaient sur une toile toile toile, toile d’arobase, et trouvant ça tellement plaisant, ils allèrent chercher d’autres amis, internautes et cybernautes, pour s’y balancer ensemble…

C’est ainsi qu’entre les points cardinaux, la toile s’amplifie de manière exponentielle. Depuis les origines d’Internet, de quelques internautes nous furent des cent, de quelques youtubeurs nous furent des milles, des cents et des mille qui se skypaient entre webcam et claviers interposés ; des cents et des mille qui se balançaient des mots avec Microsoft Office et des images sur Instagram et Pinterest.

Des cents et des mille qui s’appliquaient sur cent et mille autres applications. Oui, internaute du monde entier, le monde nous lit et nous regarde !
De la base de cette pyramide numérique, quarante siècles nous contemplent et plus de deux milliards d’internautes s’y balancent des chiffres et des lettres, dans une centaine de langues, simplement parce que Facebook et les autres réseaux sociaux :

Nous permettent de rester en contact avec les personnes qui comptent dans notre vie (selon le slogan de Facebook).

Les Réseaux sociaux bientôt remplaceront l’OTAN, L’ONU, l’OMS… Et toutes les principales organisations internationales ; ce dernier week-end, j’avais d’ailleurs invité Mark Zuckerberg à un barbecue pour lui en souffler deux mots, entre une bonne salade, quelques merguez et autres plaisirs de bouche.

Comme le souligne mon ami Corneille, dans Le Cid (extrait acte IV, scène 3)

« Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort, nous nous vîmes trois mille en arrivant au port » (USB bien sûr !).

Une prémonition ou une vision du futur ? Qu’importe ! Comme il y a port et porc, il y a bien sûr toile et toile, tout comme on le chante en chœur durant nos randonnées pédestres :

Un internaute, ça surfe, ça surfe,
Un internaute, ça surfe énormément,
Deux internautes, ça surfe, ça surfe,
Deux internautes…

Oui, il y a toile et toile, pinceaux et claviers, Internet et peinture, et si certains d’entre nous optent pour les aquarelles, d’autres choisissent plutôt le Web, et puis comme les deux ne sont nullement incompatibles, beaucoup utilisent toutes les toiles qu’ils ont à portée de main et d’écrans plats.

C’est ainsi que de site en forum, d’exposition en cybercafé, sur toile de lin ou sur la toile informatique, sur eBay, chevalet ou Webcam, le monde se livre et livre ses atouts et ses horreurs, ses croûtes et ses chefs-d’œuvre. Oui, c’est ainsi, le monde est une immense toile qui se vend et s’achète, une incommensurable toile d’araignée qu’il nous faut scanner en profondeur en l’évidant de ses évidences.

On line ou hors-jeu, de stores en stories, les réalités se déploient, toiles toiles d’araignée, des réalités des plus digitalisées aux réalités virtuelles les plus augmentées, du plus faux le plus vrai aux vérités les plus erronées, sous nos doigts, la toile s’étale de drives en dribbles fous, là où nous sommes vous et moi sur la ligne de tir et sur le fil d’Ariane.

Google, Facebook et consorts, tels des rois appelés « à régner » gèrent mes calendriers jusqu’aux calendes grecques, ainsi que mes contacts et mes tâches sur PowerPoint, je suis un homme verni ! Plus sûrement qu’une vidéo réalité, sur le maillage de la toile, toile d’araignée, je suis, même si… « Internet ce n’est pas très net » comme disait un ami Bernard avant de se défenestrer.

N’oublions pas la chute de notre comptine, sur une toile toile toile, « Toile d’araignée… Que tout à coup ! Bada boum !!! » Tel iAcchos couronné de succès et de myrte, qui tout à coup fit bada boum !

Entendez-vous sur la ligne, entre les fils de la toile, l’appel vibrant d’Apple, afin de mettre les points sur les iMac et les iPhone ? Entendez-vous le cri des data et des digits entre le Ciel et La Terre, rappelez-vous de l’histoire de la Pomme de la discorde au jardin d’Éden, tels iDas foudroyés par les dieux, ou iCare qui par ambition se brûla les ailes au soleil de la réalité.

Méfions-nous des faux dieux les plus populaires, des nouvelles iCône les plus adulées et des iDoles de tous ports, de ceux qui gravitent entre iTune et iCloud, ou de ceux qui se balancent sur iPad ou iPod, car le monde entier est un fruit aussi blet que trompeur, un monde qui vous héberge vous et moi, car, de Point. Com à Point. Net « La Toile » est une grande Matrice digitale pour Youtubeurs entubés !

N’est-il pas temps de vider nos têtes, nos presse-papiers et nos corbeilles, parce que le Monde est une toile tissée d’hypers textes collants comme de la glue, parce que le Monde est une toile tissée de milliards de fils connectés comme des filins d’acier à nos fragiles consciences ?

N’est-il pas temps de couper les fils, car autour de nous, l’araignée souveraine connait l’art de régner en maître de la toile ?

World Wide Web ! World Wide Web ! World Wide Web !

Crient d’une seule voix, comme des supporters déchaînés, les adeptes virtuels de la Bête Araignée, celle qui ne connait pas sa force ni ses limites, alors que de pauvres diables, marionnettes funambules aux mains pleines de boutons qui clignotent, avancent dangereusement sur Acrobat Reader, et que d’obscurs magiciens sur Photoshop changent la face du monde, et transforment l’air de rien, les visages et les paysages et les mirages en miracle ; afin que des milliers de Webmasters tirent les ficelles du jeu et gèrent les grands Bits sur le Grand Green numérique.

Suprême Imposteur maléfique, l’Antéchrist est-il en ligne, connecté avec Satan ? Les transhumanistes et autres homo-connecticus sont-ils les membres implantés de ses armées endiablées ?

World Wide Web ! World Wide Web ! World Wide Web !

Crie la foule des anonymes connectés au Grand Cloud, alors que dix mille internautes qui s’en balancent, se balancent, comme ballotés par le flux de bits troubles et de datas hasardeux, entre nuages (cloud) et nouages (clous), ceux des grands tissages gordiens de la connectique.

World Wide Web ! World Wide Web ! World Wide Web !

Alors que dix mille internautes en une seule connexion, se balancent, surfant en cœur sur une toile, toile d’araignée, copiant-collant, coupant-collant ou cliquant-glissant en boucle sans fin sur la toile, toile d’araignée ; zippant par ci, zippant par là, pour que le monde entier télécharge dès aujourd’hui la matrice de demain.

Idolâtrie, narcissisme, nouvelles icônes… De page en mur, la grande toile, c’est le monde en ligne, c’est un village à portée de souris, c’est la communauté des cybériens qui, faute de tendresse en ligne, produisent des cyberliens pour ne plus faire qu’un en une seule communauté de tous liens, et faire feu de tout bit pour élever au rang de héros de nouveau souverain.

Alors que les groupes et communautés virtuelles occupent le cybermonde, allant et venant comme une guillotine, la balançoire accélère ses va-et-vient.

Partout autour de moi, de adware en software l’architecture du Monde Nouveau se construit peu à peu et se programme pour l’avenir. Technologie et business s’épousent, par messages et courriel numérique émanant du Grand Cloud.

Moi-même, j’ai reçu dernièrement ma convocation pour me faire implanter une puce et un port USB à la place des yeux, je suis un mutant de la dernière heure. Et de RAM en RAM, je galère à la recherche de l’adresse URL absolue, en Streaming comme en téléchargement je suis comme une image binaire de moi-même sur des écrans trop plats pour être vraiment honnêtes.

Au bord du gouffre et du court-circuit, mon matériel fume comme un narguilé dans un hammam d’Istanbul.

Pauvre Diogène au bord de l’incinération, nul back-up à l’horizon des claviers pour sauver ma pauvre mémoire alors que mes disques durs saturent ? Dans un dernier effort, en désespoir de cause, je tends mes mains moites et tremblantes vers mon clavier alphanumérique pour taper un dernier S.O.S, comme on jette une bouteille sur le Web, lançant par là un tout dernier signal international de détresse, en priant l’aide de Windows pour qu’il m’éclaire sur le revers de La Toile, là où la Matrice étend ses fils comme l’immense Toile informatique d’une ventripotente araignée numérique.

Liège, juillet 2018. Digitalement inter votre



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