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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2009-03-17 | [This text should be read in francais] |
« Tout ce que nous nâaurons pas ramenĂ© Ă notre (la) conscience se manifestera Ă nous comme le destin ou la fatalitĂ© » C.G. Jung
LE LIEU DES MOTS (Essai) Extrait Ăcrire câest prier « Le Bon LIEU » avec les bons mots ; Exprimer que le cĆur de lâhomme est un saint Nom de Lieu, dans son caractĂšre le plus sacrĂ©, le plus vĂ©nĂ©rable, le plus vulnĂ©rable aussi. De cette grande fragilitĂ© des mots, qui toujours semblent amputĂ©s de quelque chose dâessentiel, le poĂšte sâefforce de dire lâindicible, lâimpĂ©nĂ©trable, Lâinconnaissance, lĂ oĂč le Verbe en Gloire rĂ©colte le prĂ©sent. Moignon de lâEssentiel, nĆud gordien, aux branches de lâarbre Ă parole dâun Paradis. Introduction AmputĂ© du Ciel (et) ou de la terre, le poĂšte est comme un estropiĂ© qui tenterait dâĂ©crire lâimpossible, avec la main de son membre fantĂŽme (âŠ) (Le syndrome du âmembre fantĂŽmeâ est un phĂ©nomĂšne par lequel une personne amputĂ©e ressent des sensations dans son membre disparu) Ă dos dâĂternitĂ©, paradoxe dâun huit clos Ă lâinfini, les mots nous Ă©lĂšvent vers le ciel ou nous tirent Ă terre ; ils nous poussent de l'avant ou bien nous tirent en arriĂšre. Quel que soit leur effet, leur sens, position, assise, texture⊠Ils sont la vague, la sĂšve de la terre, lâabcĂšs, la folie, lâappĂ©tit et lâincontinence. Ils sont aussi le nerf du ciel, et le sang de lâĂ©criture. JusquâĂ ce que les forces de vie resurgissent en nous, les mots se donnent Ă penser et Ă panser les lieux de nos nĂ©vroses. Ă genoux, couchĂ©s, debout, en chien de fusil, les mots sont pleins de sens et de contresens, de positions, dâĂ©motions et de saveurs. Pourtant vides dâessence, ils nâexistent pas pour eux, mais pour nous. Alors, laissons venir les maux et les mots qui les accompagnent, comme Tobie et RaphaĂ«l en chemin dâinfortune dĂ©couvrons un avenir oĂč brille lâespĂ©rance. Laissons remonter les mots Ă la conscience, dĂ©logeons les billets du rĂȘve et de lâincertitude pour quâils deviennent RĂ©alitĂ©, telle « une PrĂ©sence », pour que les mots sâincarnent en nous, quâils sâinnervent, se veinent, se fassent muscles, ligaments ou pores Ă mĂȘme les peaux, les chairs, et puis quâils sâenracinent, pour devenir ouverture intĂ©rieure. Les mots bien moulĂ©s se font crĂšche, berceau du Verbe, Ăąme et esprit, ciel cĂ©leste au cĆur de lâhomme, homme terrestre au cĆur de Dieu, lĂ oĂč, au plus intime de nous-mĂȘmes, le ciel se fait Amour. Les mots enflammĂ©s se font animal et se fondent Ă nous, panthĂšres, chats, nuages, corps spongieux, vĂ©gĂ©taux ⊠Entre les eaux dâen haut et celles dâen bas, Ă travers des langues plurielles, des expressions Ă larynx vibrant, des dĂ©clinaisons, des tables des conjugaisons sur la patĂšne de la priĂšre et du silence. Ă travers eux, Ă mĂȘme lâoblation et lâouverture du cĆur, Le Verbe se donne sans concession, et nous donne rendez-vous au lieu du souffle, du feu, de la larme, de la vague et des montagnes, lĂ oĂč LE LIEU et LE DIEU unique ne font quâun de trois, sâentrecroisent, entre intĂ©rioritĂ© et extĂ©rioritĂ©, haut et bas, bĂąbord et bordure du lit des Ăąges. En cet endroit oĂč le lieu des maux se nomme souffrance, se dit souffle et se fait mal. Corps de chair pour Ă©crire la vie, tenir la plume, changer lâenfant, sourire au vent. Dans le squelette des lieux calcaires, les mots se font conscience, toujours Ă lâaffut, Ă contre-pied, Ă contrepet âŠ, ils nous courent aprĂšs ou nous prennent de court ! DâoĂč viennent-ils, oĂč vont-ils ? Et Ă quoi veulent-ils en venir ? FatalitĂ© des hasards qui nâen sont pas, mots poursuivant leur destin, en faisant lâamour Ă de fatales idĂ©es. ModalitĂ©s aux plus concaves du papier, aux plus convexes des protubĂ©rances occipitales de lâĂ©crivain, aux mamelons des plumes rondes, des correspondances Ă©crites en vain, sur lâautel des horloges quand le temps saigne dru. Câest parce que les mots sâĂ©crivent dans les cassures et les brisures quâils sont maux, tics, chagrins, glandes soufflĂ©es dâairs et de pensĂ©es. Câest parce que les mots sâĂ©crivent « au lieu de lâaccident », au coin des meubles, au point dâacnĂ©, Ă la virgule du pelvis ⊠quâils sont Ă©touffement et respiration, dĂ©formation, scoliose de la colonne entre ciel et terre, ankylose ou parfois mĂȘme paralysie face aux fantĂŽmes des pages blanches. Stylos-bille, stylos-Ćil, affĂ»tĂ©s pour la calligraphie, les courbes vives, les pentes douces, les lettres qui se dorent de lumiĂšres. Les mots sont creux dans le creux des mots et plein comme ventre bĂ©ni. Ce lieu des mots est le lieu mĂȘme de lâexplication de son paradoxe, le mot est un lieu sacrĂ© et profane en mĂȘme temps : Au lieu des mots, lĂ oĂč rĂ©side le Verbe, les mots ne peuvent ĂȘtre profanĂ©s sans profaner le Verbe ! Les mots sont des points, perdus Ă lâinfini, qui savent se faire sensations, picotements, crampes et mĂȘme fracture entre le pouce et lâindex. Mots pleins pieds Ă pleines mains, mains et yeux pleins Ă ras bord, convulsions et compulsions, eczĂ©ma, constipation, acouphĂšnes, angoisses, boulimie dâĂ©crire quand lâĂ©criture et la mĂ©ditation rĂ©duisent la tension, la douleur au membre fantĂŽme, diminuant en mĂȘme temps lâangoisse au creux de la gorge, lĂ oĂč la voix se fait balbutiements ou cris. Ăcrire câest respirer Ă se brouiller les idĂ©es fixes, lĂ oĂč plusieurs causent se croissent, partent et reviennent, font trois pâtits tours et puis sâen vont, vides, sans fond, sans fin, lĂ oĂč le ciel se fait Cieux, et oĂč la Terre, dĂ©pouillĂ©e dâelle-mĂȘme, sâentrecroisent de mers, Ă plein ocĂ©an. Au coin des lĂšvres, Ă la plage de la langue, les mots devraient ĂȘtre saints et sains. Pour ne pas ĂȘtre viol du sacrĂ©, de lâintimitĂ©, de lâintĂ©rioritĂ©, de la violence envers lâautre dans le Tout-Autre, et du viol du Tout-Autre dans lâautre. La forme, la mandorle des mots, est une habitation, celle des bons lieux sans confession, une contrĂ©e ou pays des merveilles, fait de plis et de replis, fĂȘtes des saillies saillantes comme visions Ă la corniche de lâĆil et joies surprenantes. Mots spectres, mots calligraphies, mots photographies, mots pots de chambre ou mots comme piĂšce de sĂ©jour de la divinitĂ©, miroir Ă alouettes, coffre Ă images, fenĂȘtre en prismes sur lâĂȘtre, livre ouvert dans lequel se conjugue le Verbe « AIMER » Ă tous les temps de lâinfini. LâĂ©criture des mots, Ă lâendroit de lâenvers, en miroir, au recto des Ă©chines, en lignes, pliures aux formes dâamandes douces ou de ronces, de gloires ovales en forme de cĆur, laisse toujours une sorte de sensation fantĂŽme dans les membres et un drĂŽle de saveur dans la bouche (âŠ) Comme le travail dâune main hantĂ©e, dâune Ă©criture automatique, dâune extase ou dâune dĂ©mangeaison autour de lâĂ©criture et des mots (âŠ) |
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