Entends craquer les vertèbres de la pluie, ses branches liquides aux fibres éclatantes sur la margelle de granit jusqu’aux profondeurs tremblantes des miroir du puits, lésions des bois brûlés, des nœuds de serpents des racines soulevées jusqu’à cette respiration des lymphes endormies dans lesquelles baignent les galaxies. Puis, cette fonte de l’instant ou sans ne rien confondre, ce qui vient et ce qui attend, se mélangent, se défont comme l’eau et cette pâte cyanosée de l’olive, l’huile épaisse du mystère, le tanin amer des scléroses.

Avant le pourpre ondoyant des lucanes déliant quelle chute de glycines ? Se brise le cercle de l’encyclopédie, la circonférence du cristal et ses précipités d’amures et de vents emprisonnés dans les stèles criblées de rhizomes et de chants d’insomnies comme des barques engluées dans la houle immobile des démences. Le prisme défait, les couleurs recomposent l’oracle, jusqu'à l’horizon, sa distance, ses tapis de phalènes et de feuilles tombées plus loin que le sel calciné dans les projets du feu d’incendier l’arc-en-ciel.

Cette mue, ses reptations de strates et de reflets, ce langage ocellé, oscillant entre réverbération et silence des remous engloutis, ces mots, entre noyade et embrassement, fouisseurs de nacre et de tanières débusquant l’œil foudroyant d’une murène, ses ordalies jaillissantes d’alènes et d’interstices. Puis ce retour aux grêles de la patience, ses fouets, ses semonces, comme si tout et rien ne s’était passé, ni les lunaisons bancales, les mouvements des vergues, le foisonnement de plantes saxifrages, les fagots des saisons où s’enfouissent les anguilles et leur mémoire traversée de sargasses et d’étoiles polaires.