Les amis déchirés
Les amants calcinés
Les heures feintes
À comprendre pourquoi
À attendre ses bras

Ils vivent en suspension
Loin l’un de l’autre
Vers qui courir si ce n’est vers lui
À qui s’arrimer sinon à elle

Sous les arbres, il médite son destin
Dans l’action elle prend le sien en mains
Il rêve dans sa barbe
Elle rit à cœur ouvert
Il marche au dessus des nuages
Elle vole au dessus des volcans

Quand l’une est l’eau et pluie
L’autre est foudre et l’éclair
Quand l’un est torrent et déluge,
L’autre est rivière paisible et pacifique chute
Quand l’un hurle avec les loups
L’autre chante son aubade.

Rien ne les sépare et tout les partage
L’un est l’ancre et l’autre la mer
Lorsque l’un fait naufrage
L’autre le tire des enfers.

Quand il vagabonde dans les prés
Comme un mustang désinvolte
Elle attend assise sur les pierres
Qu’il veuille bien ouvrir la porte

Passer le seuil, pénétrer dans son antre
Lui faire goûter aux délices,
Le tenter au bonheur, aux plaisirs
Lui rendre indispensables l’odeur de ses cheveux,
Le goût de sa peau, le bruit de ses pas.
Ne pas l’enfermer jamais... ou qu’il ne le sache pas.

Les amis, les amants se regardent en chiens de faïence,
Quand la séparation devient pénitence
Quand l’incompréhension devient le quotidien
Les amis, les amants reprennent chacun leur chemin.