MINERALITE

Mauvaise mine des crayons qui s’écrivent,
Mot à mot,
Dans la craie des falaises potelées,
Comme femmes,
Grassouillettes à souhait.

Dans le lance-pierres, j’ai déposé des mots rocheux,
Aux rouleaux des vagues,
Cristaux et pierres brutes,
De grande et de belles tailles :

Sables et météorites polarisées de sentiments bruts,
Tels les limons de la grève, les graviers de la bouche,
Le sable des yeux après la nuit,
Et les quartzs d’amour qui peuplent les étoiles.

À la Mer, dans tous ses états,
J’ai crié : « à bas les masques ! »
Les cagoules sont tombées à l’eau,
En écumes.

À Etretat aux falaises maternelles,
Les sels gemme, cristallisent à même nos états d’âme,
Les sels mêmes, y germent, renaissance,
Pour dire le printemps des minéraux.

Dans le lance-pierres, j’ai déposé des mots rocheux,
Cristaux et pierres brutes, pierres blanches,
De grandes et de belles tailles
Comme tatouées, recto, verseau.

À même les galets plats,
Des poèmes de gringalets,
Vous pouvez saisir le dessin,
Comme tatouées, recto verso,
De l’empreinte des mauviettes d’eau,

Les avortons peuvent y lire,
Les pierres de tourmaline noire,
Que les yeux des enfants blonds,
Griffent d’étranges hiéroglyphes.

Roland REUMOND