LE NÅ’UD DES CHOSES

Nodosités, entrelacements, entre renflements et creux
Saillies et plis, replis, entrelacs de choses diverses,
Réseaux de mots au corps des maux vifs,
Chairs nouées entre l’intérieur et le dehors.

Croisement entre l’intériorisation et l’objectivation,
L’intériorité intime et les mirages de la perception,
Liants, reliant, déliant, dénouant, dénouement …
Ainsi file la vie, en filets de pluie sur la terre nue,
En chaînes, à gorges nouées, à cordes déployées.

Le Verbe nous versifie, l’Esprit nous anime,
Les maux nous incarnent, à rimes muettes
ils tissent la chair, dans le silence des creux,
Et se donnent corps et âme.

Les mots sont les points, perdus à l’infini,
Où plusieurs causent se croissent, et s’en vont,
Où le ciel se fait Cieux, et où la Terre
Dépouillée s’entrecroisent de mer.

Les mots nous tètent le sein, nous pompent l’air,
Nous sucent la moelle, cavent les yeux, creusent les mains,
Ils lèchent nos os … ils nous inspirent et nous aspirent à eux,

Point d’amplitude à ras de bonheur,
Les paraboles et les métaphores convergent au foyer
De l’Amour, lieu grand ouvert, tabernacle
Sur l’espace et le temps, où interfèrent
Et se touchent les extrémités infinies
De lieu où s’incarnent toute chose,
Celui du nœud défait,
De l’imaginaire et de la réalité.

Roland