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Les impressions d\'un participant aux travaux du Sommet de la Francophonie
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by [CFR ]

2006-10-26  | [This text should be read in francais]    | 



Loin de moi l’idée de reprendre ici les informations fournies par les medias à ce sujet. Je n’en présenterai que les aspects les plus importants, à mon avis, en insistant sur certaines questions d’un intérêt majeur pour la communauté internationale, mais aussi pour nous autres Roumains.

Déjà la Francophonie ne se limite plus à la défense de la langue française, ce qui n’empêchera en rien sa promotion - dans les instances internationales, sur Internet et dans les processus éducationnels – cet objectif passant, apparemment, pour une large part, dans la sphère du multilinguisme – il a été dit, mais moi, je dirais que cela est déjà du ressort de la francophilie… Ce qui explique, probablement, la naissance de notre revue, le «Courrier international de la Francophilie» (sic !)
Mais les chefs d’Etats francophones entendent surtout la développer comme une réponse (ou réplique ?!) ou réaction (pas du tout réac !) à la mondialisation, en tant que vecteur (il s’agit de la Francophonie) de la diversité culturelle et comme espace de concertation diplomatique. Ces dernières années, pour n’en donner qu’un exemple, la Francophonie, par les bons offices de ses institutions, a joué un rôle extrêmement positif dans l’apaisement des crises du Togo, des Comores, de la Mauritanie, de la République Centrafricaine, ou pour le monitoring des élections du Haïti ou de la République Démocratique du Congo.

La Roumanie a donc hébergé, les 28 et 29 septembre a. c., la XI e Conférence des Chefs d’Etats et de gouvernements des pays ayant le français en partage. Instance suprême de la Francophonie, le Sommet – qui a lieu tous les deux ans, est une réunion/occasion majeure pour l’orientation de l’action politique et de la coopération francophone. Le thème du Sommet de Bucarest : « Les technologies informatiques dans l’éducation », a inclus plusieurs programmes majeurs définis dans le Cadre stratégique décennal et mis en œuvre par l’OIF et ses opérateurs.
Ce Sommet fut le premier à se dérouler en Europe centrale et orientale, région où la dynamique francophone se reconstruit et se rénove, tout en marquant une période de développements essentiels. Au plan des actions de coopération, l’adoption, pour la première fois, d’un Cadre stratégique décennal lors du Sommet de 2004 (d’Ouagadougou), a défini des orientations ambitieuses et cohérentes pour les activités de l’OIF et les opérateurs de la Francophonie. Une réforme structurelle a également permis de rationaliser le dispositif institutionnel par suite de la nouvelle Charte (novembre 2005).
Cette nouvelle Charte reconnaît trois instances : le Sommet, la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF) et le Conseil permanent de la Francophonie (CPF). Dans ce qui suit, je m’occuperai de les passer en revue.
Pour ce qui est du Sommet, je dirais simplement que, grâce au nombre de représentants qu’il réunit, cette réunion francophone est aussi un important moment de la vie diplomatique et l’une des grandes tribunes internationales, aspect que je vais illustrer juste par deux exemples : en 1993, le Sommet de Maurice s’est illustré par la défense de la notion d’exception culturelle dans le cadre des accords GATT, et celui de 2002, de Beyrouth (au Liban), a attaché une grande importance à l’exigence du dialogue entre les civilisations.

La Conférence Ministérielle de la Francophonie assure la continuité politique de l’action francophone et veille sur l’exécution des décisions prises et sur la préparation du Sommet suivant. Elle se réunit une fois par an et se prononce sur les grands axes de l’action multilatérale francophone. Chaque Etat ou gouvernement est représenté par son Ministre des Affaires Etrangères ou par le Ministre chargé de la Francophonie.
La Francophonie prend appui également sur les travaux et recommandations des conférences ministérielles sectorielles, dont deux sont permanentes : la Conférence des Ministres de l’Education des pays ayant le français en partage (Confemen) et la Conférence des Ministres de la Jeunesse et des Sports (Confejes). De 1971 à ce jour, 16 conférences ministérielles sectorielles ont eu lieu. La dernière a eu lieu à Saint-Boniface, au Canada, les 13 et 14 mai 2006, autour du thème de la prévention des conflits et de la sécurité humaine.

Le Conseil Permanent de la Francophonie a pour tâche de préparer et de garantir le bon déroulement du Sommet. Il est présidé par le Secrétaire Général de la Francophonie, étant composé des représentants personnels accrédités par les Chefs d’Etats et/ou gouvernements membres. En cas de nécessité, le Secrétaire Général les réunit/convoque en session extraordinaire.
Le CPF a surtout la mission de veiller sur l’exécution des décisions prises lors de la Conférence ministérielle, d’examiner les propositions de répartition du Fonds multilatéral unique (FMU) et d’exercer son rôle d’animateur, coordonnateur et arbitre.

A la fin, mais non point en dernier lieu, vient l’ OIF – une institution multilatérale francophone qui associe le pouvoir d’initiative politique du Secrétaire général de la Francophonie aux compétences et moyens en matière de coopération. Fondée sur la langue en partage – le français, sur des valeurs communes, l’OIF compte en ce moment 53 Etats et gouvernements membres et 10 observateurs (à la fin du Sommet, il y avait déjà 67 membres !). Présente sur les cinq continents, elle représente plus d’un quart des Etats membres de l’ONU. L’OIF assiste les Etats membres dans l’élaboration des politiques et mène des actions de coopération multilatérale conformément à son Programme quadriennal, en conformité avec les grandes missions tracées par le Sommet de la Francophonie et par le Cadre stratégique quadriennal :
- la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique ;
- la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme ;
- l’assistance à l’éducation, à la qualification/formation des cadres, à l’enseignement supérieur et à la recherche ;
- le développement de la coopération au service du développement durable.
Voilà ce que stipule, à ce sujet, la Déclaration du Sommet de Ouagadougou , (X e Sommet des chefs d’Etats et de gouvernements, novembre 2004) : « Le développement sera durable s’il repose sur les cinq piliers, à savoir la gestion maîtrisée et saine des ressources naturelles, un progrès économique inclusif et continu, un développement social équitable faisant appel à la tolérance et s’appuyant sur l’éducation et la formation, des garanties de démocratie et d’Etat de droit à tous les citoyens, et une marge ouverture à la diversité culturelle et linguistique ».
Nous ne saurions conclure cette brève présentation sans rappeler ici que, sous l’impulsion de trois chefs d’Etat africains : Léopold Sedar Senghor du Sénégal, Habib Bourguiba de Tunisie et Hamani Diori du Niger, mais aussi du Prince Norodom Sihanouk du Cambodge, les représentants de 21 Etats et gouvernements ont signé à Niamey, le 20 mars 1970 , la convention portant création de l’Agence de coopération culturelle et technique (1CCT) .
En 1997, ACCT est devenue l’Agence de la Francophonie , pour que, en novembre 2005 à Antananarivo , la Conférence ministérielle de la Francophonie adopte une nouvelle Charte de la Francophonie, qui donne à l’Agence de la Francophonie l’appellation d’ Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Enfin, il faut souligner que, deux ans durant, jusqu’au prochain Sommet du Québec, la Roumanie préside l’OIF en la personne de son Président, M. Traian BASESCU. Après avoir assumé la direction de l’OSCE, de l’ONU et d’autres organisations internationales, voilà que la Roumanie va diriger les affaires de l’OIF pour une période de deux ans ! En considération de la Convention passée par l’OIF avec la Commission Européenne, l’on peut dire que, dorénavant, la Roumanie traite, sur un pied d’égalité , puisqu’assumant la présidence en exercice de l’OIF, avec le plus important for européen – celui exécutif – de l’Union Européenne !

Le moment est venu de nous demander quelles furent les mises de ce Sommet qui vient de se conclure à Bucarest, et nous allons nous rapporter à la personne la plus avisée en la matière, Son Excellence Abdou DIOUF, le Secrétaire Général de l’OIF : 1. A Bucarest, la Francophonie a célébré le vingtième anniversaire des rencontres entre chefs d’Etat et de gouvernement ayant le français en partage (le premier Sommet a eu lieu en février 1986 à Versailles) ; 2. Le rendez-vous de Bucarest fut le premier du genre depuis l’adoption de la nouvelle Charte par les ministres de la Francophonie, en novembre 2005, à Antananarivo ; 3. Ce XI e Sommet a été consacré à un thème plus actuel que jamais, celui de l’éducation et des technologies de l’information ; 4. Ce Sommet fut l’occasion de clarifier les conceptions et perspectives et de contribuer à la relance de la coopération intergouvernementale dans le domaine de l’éducation, dans un monde où 120 millions d’enfants ne sont pas scolarisés et où 771 millions d’adultes sont analphabètes ou illettrés ; 5. Enfin, cet événement fut aussi l’occasion de témoigner de la vitalité et de la richesse de la Francophonie en Europe de l’Est.

La dimension politique de la Francophonie s’est accentuée ces derniers temps, et elle prend encore plus d’importance du fait du contexte international. Elle est résolument déterminée, aux côtés des autres institutions internationales, à faire du continent africain et de toutes les autres régions de l’espace francophone, des régions d’excellence en matière de droits de l’Homme, de démocratie, d’Etat de droit. Ce qui ne veut nullement dire que sa mission linguistique et culturelle va être négligée. La culture et la politique ne sont pas antinomiques, mais complémentaires. Comme disait le Président Senghor : « La culture est au début et à la fin de toute chose, y compris de la Politique, avec un grand P » . Il suffit d’évoquer le dossier de la diversité culturelle et la Convention adoptée l’année dernière à l’Unesco : culture et politique sont indissociables !

Quant au rôle de la Francophonie dans le processus de la mondialisation , elle a déjà le poids du nombre, considère, à juste titre, M. Abdou DIOUF, pour la bonne raison que l’OIF compte tout de même 67 Etats et gouvernements appartenant tant au Nord qu’au Sud : présente sur les cinq continents, elle est, en quelque sorte, un condensé de la Planète ! Il n’est pas jusqu’à l’évolution de l’OIF qui ne soit directement liée au phénomène de la mondialisation et à ses répercussions sur nos sociétés. Je cite le Secrétaire général de l’OIF : « Nous sommes une communauté politique soudée et mobilisée, qui défend l’idée d’un monde plus équitable, où les intérêts des pays défavorisés sont pris en compte. Face aux effets pervers de la mondialisation marquée par la logique du profit, notre organisation rappelle les exigences d’équité, d’équilibre et de satisfaction des besoins du plus grand nombre ».

Plus d’un s’est demandé que viennent faire dans l’OIF des pays qui n’ont rien à voir avec la langue française… Eh bien, avec l’anglais, le français est l’une des deux seules langues enseignées sur tous les cinq continents, étant aussi la langue officielle et de travail des plus importantes organisations, dont l’ONU. Une langue tire sa force de son histoire, des valeurs qu’elle représente et de sa vision du monde. A ce titre, la Francophonie ne consiste aucunement en la défense d’une langue – le français, au mépris des autres (c’est le fait de l’anglais !), mais s’inscrit dans une perspective beaucoup plus large, basée sur la préservation de la diversité du monde. A observer le grand nombre d’Etats qui veulent rejoindre l’OIF, on se rend facilement compte que c’est une vision forte, une vision d’avenir.

Quelle est la place de la Roumanie dans le concert des nations francophones ? Donnons la parole à notre Grand Ami, M. Abdou DIOUF : « Une place essentielle : elle a été, avec la Bulgarie, l’un des deux premiers pays d’Europe centrale à rejoindre la Francophonie au Sommet de Chaillot, à Paris, en 1991 ! Nous avons besoin de la Roumanie et comptons énormément sur elle et les autres pays de la région pour nous aider à faire face aux menaces qui pèsent sur le français et la diversité culturelle et linguistique dans cette partie du globe. On ne le sait pas assez, mais ce dossier est en passe de devenir l’un des combats majeurs de ce siècle, qui pèsera fortement sur l’évolution de la mondialisation. Un combat dont dépendra le rayonnement du français ».

Sans faire une plaidoirie pro domo, nous allons essayer maintenant de présenter les aspects qui font du français une langue internationale : 1. Non seulement il est parlé sur tous les cinq continents, mais il est aussi le plus largement appris, après l’anglais, et la neuvième langue la plus utilisée dans le monde ; 2. le français est la langue officielle dans 29 Etats membres de l’OIF, soit seul (12 pays), soit avec d’autres langues (17 pays) ; 3. dans l’UE, le français est en deuxième position pour le nombre de locuteurs en langue maternelle à égalité avec l’italien (16%), derrière l’allemand (23, 3%) et devant l’anglais (15, 9%). Cependant, l’anglais arrive de loin en première position pour le classement en langue étrangère (41%) devant le français (19%), l’allemand (10%) et l’espagnol (7%) ; 4. le français fait partie des six langues officielles de l’ONU (avec l’anglais, le chinois, l’espagnol, le russe et l’arabe) et des trois langues de travail de l’ONU (avec l’anglais et l’espagnol) ; 5. 5% des pages sur Internet sont en français ; après l’anglais, qui représente 45% des pages Internet, et l’allemand (7%), le français est la troisième langue de la Toile avec 5%, devant l’espagnol (4, 5%), tandis que 90% des langues du monde ne sont pas représentées sur Internet !; 6. la population totale des Etats et gouvernements membres de l’OIF est de 710 millions ; 7. en Europe centrale et orientale, la Roumanie, puis la Pologne et la Moldavie sont les pays qui comportent le plus grand nombre de francophones et francophones partiels ; en termes de pourcentages de population, la Moldavie devance la Roumanie.

Nous allons conclure ces chiffres par le dicton : Non multa, sed multum ! Ce qui veut dire que ce n’est pas le nombre qui compte, mais la qualité des locuteurs , leur niveau de civilisation, la tradition historique de la langue respective, son rôle dans l’évolution des lettres, des arts, de la civilisation ! Les Etats-Unis n’étaient pas sur la carte du monde à l’époque où la France et le français faisaient la pluie et le beau temps parmi les nations du monde, voire on peut dire que le français faisait la loi, puisque le français est la langue du Droit… C’est l’anglais qui court le risque de perdre son ineffable et son élégance, car parlé par toutes sortes de locuteurs, d’un niveau intellectuel et culturel incertain (trop c’est trop, sur tous les plans !), ce qui peut aboutir à la dégradation et à la corruption de cette langue européenne, traditionnelle. Devenue mondiale par son américanisation. Pour comble d’amertume, lingua franca – telle qu’on considère l’anglais – renvoie historiquement aux Francs, à leur langue, qui se perd dans la nuit des temps…

Voilà ce que pense le député européen Bronislaw Geremek , pour qui : le français reste la langue de la Révolution de 1789 et de la Commune de Paris – à savoir la langue de la liberté et de la solidarité, porteuse des valeurs républicaines et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme . En ce sens, la Francophonie est perçue par les Etats ex-communistes d’Europe centrale comme un Pôle supplémentaire d’ouverture vers le monde , rompant avec leur isolement passé, un nouvel ancrage dans un patrimoine culturel qui était leur depuis toujours et dont ils avaient exclus par le Rideau de Fer.

Les 27 filières francophones universitaires (formant étudiants en droit, sciences po, économie, gestion, médecine), les 800 partenariats de la Roumanie avec le mouvement associatif francophone ont justifié l’adhésion de la Roumanie, en 1993, à l’OIF, parce que les dirigeants roumains eux-mêmes voient dans la diversité culturelle un tremplin pour de nouveaux débouchés commerciaux. Même si le Président Jacques CHIRAC a renoncé à la visite d’Etat qui devait préfacer le Sommet francophone de Bucarest (motivé par l’attitude ambiguë proaméricaine de la Présidence roumaine), la manne céleste de 32 milliards € que la Roumanie recevra entre 2007 et 2013, ont fait tant et si bien que notre Président et les politiciens de l’axe pro EUA, se rendent finalement compte de l’importance prépondérante de la France et de l’Allemagne en UE. Sans oublier que les Pères fondateurs de l’actuelle UE sont les Français Jean MONNET et Robert SCHUMAN, que les trois capitales européennes : Strasbourg, Bruxelles, Luxembourg sont toutes – plus ou moins – francophones, voire francophiles…
Comme le Président CHIRAC le disait si bien, après les images d’enfants de la rue, de mendiants insistants et violents, mais tous misérables, de chiens vagabonds attaquant les passants, la Roumanie a pu montrer, pendant les cinq jours où elle a été le centre du monde, une facette superbe ! Ce qui a eu donc le don de faire oublier certains péchés capitaux , de laver certaines honteuses injustices faites à ce peuple diligent et hospitalier, amoureux de la France et du français !

Constantin FROSIN


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