Un corps translucide,
fragile sous ses sommets enneigés,
tiède dans ses langueurs oniriques.
Doucement, la peau devient opale
où s’immisce la main de l’éveil.
Un soubresaut chasse la rumeur
d’une éternité d’aube;
lentement, le linceul se retire.

Cristallin sillonné d’ombres,
d’univers naissants. Une déchirure,
une lueur dans la nuit des paupières.
Et la chair palpite, offre ses replis engourdis
au désir cannibale qui l’enserre.

Toutes raideurs bientôt pardonnées,
le corps chevauche son pouls désordonné
et s’élance, touchant d’un souffle
l’harmonie dissimulée dans l’œil de l’ouragan.