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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-07-10 | [This text should be read in francais] |
Mon amour,
Tu dors si près de moi Que j'entends ton coeur qui bat Pulsation lente qui résonne comme la peau Tendue d'un tambourin où s'égoutte la pluie des secondes Je ne crains pas le silence de la nuit Qui modèle en creux les échos de ta vie végétale : - l'écoulement apaisé de ton sang, de ta lymphe, de tous tes sucs vitaux suintant comme la sève aveugle de ton corps endormi et inconscient d'être dans sa plénitude... - le sifflement de l'air que tes poumons exhalent, comme un vent de désert souterrain sous les dunes douces des seins... - la corne de tes ongles qui croissent inexorablement, comme sur tes doigts une excroissance pierreuse ou une floraison d'onyx... - et tes cheveux, algues plantées dans la chair de ton crâne, y puisant la force d'onduler comme le lierre rampant sur tes épaules... Je t'aime car tu sais vivre en conscience Au hasard d'être née dans le miracle instable de la matière S'épuisant, dans sa solitude, à devenir chair palpitante De vie et d'amour comme les étoiles scintillent Dans l'espace infiniment vide Avant de s'éteindre A jamais Ensemençant la nuit de leur être en poussières
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