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Prêts à vous coucher, les enfants ?
prose [ ]

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by [Clara-Emilia ]

2010-05-11  | [This text should be read in francais]  

Literary Translation - Translations of classic and original poetry and other materialsThis text is a follow-up  | 



Prête à te coucher, Adéline ?

Bien sûr que tu es prête, quand tu as un si beau pyjama, avec des étoiles dessus ; les unes grandes, les autres petites, les unes plus brillantes que les autres.
- C’est comme nous, les étoiles dans le ciel.
- Maman, mais qui parle?... Regarde ! Regarde ! Il y a quelqu’un à la fenêtre !
- C’est moi, l’étoile Alcor, la petite étoile près du pôle de la Grande Ourse. Ouvre ! J’ai fait un long chemin pour arriver jusqu’à toi. C’est que j’ai entendu dire que tu aimes beaucoup les étoiles.
- C’est vrai, l’oncle Georges aussi m’a apporté pour mon anniversaire un pyjama avec des étoiles, et ici, sur la table de chevet, j’ai seulement des livres sur les constellations.
- Comme c’est beau ! Si tu me faisais de la place ici, dans ton petit lit, je pourrais te montrer sur ton pyjama quelles sont les plus importantes étoiles dans le ciel.
- Bien sûr ! Viens ! Tu as de la place ici.
-Ah, mais il fait bon dans ton lit, sous la couverture ! J’aimerais bien en avoir une moi aussi. Tu sais, parfois il fait tellement froid, là haut, dans le ciel, que je me demande comment nous pouvons encore briller.
- Si tu veux, maman t’en donnera une , lors de ton retour, dans le ciel.
- Elle me serait vraiment utile !
- Je suis contente que tu te sente bien ici, chez moi.
- Très bien. Mais qu’est ce que tu as là ?
- Là ? C’est une manchette du pyjama.
- Mais pourquoi as-tu besoin d’une manchette ? Á cause d’elle je ne peux pas te montrer la Petite Ourse. Elle l’a cachée. Par contre…je peux te montrer l’Ėtoile Polaire.
- Je la connais, l’Ėtoile Polaire. La voilà ! Non loin de la Petite Ourse.
- Attends une minute, Adéline! C’et quoi ces trucs mœuleux. Je vois qu’ils n’ont pas d’ étoiles dessus.
- Ce sont mes pantoufles qui gardent mes pieds au chaud quand je descends du lit. Maman peut t’en donner une paire à toi aussi.
-Oui? J’en serais ravie! Tu vois, je n’ai su jusqu’à aujourd’hui ni de couverture ni de pantoufles… Regarde ! Je l’ai trouvée ! Retourne-toi un peu. C’est la Grande Ourse. Elle est sur le dos de ton pyjama, et son pôle, il est sur ton épaule. Tu ne peux pas voir toutes les…
- toutes les sept étoiles, veux-tu dire ?
- Oui, mais comment le sais-tu
- Je t’ai dit que j’ai beaucoup de livres,…
- Attends! Me voilà moi, l’Ėtoile Alcor ! On m’a dessiné juste sur la couture. J’étais sur le point de disparaître sous le col.
- Mais tu es vraiment petite, chère Ėtoile.
- C’est ce que dit Mizar aussi. Tu connais Mizar ?
- Non.
- Mizar est l’étoile du milieu du pôle de la Grande Ourse, et mon amie la plus proche. La voici ! C’est avec elle que je m’entretiens, comme avec toi en ce moment. Mais c’est quoi ça, qui est si doux au toucher ?
- C’est l’oreiller. Lui non plus, tu ne le connais pas ? Couche-toi dessus et tu verras comment il est. Maman en a un pour toi aussi, si tu en veux.
- Ouah! Il est vraiment doux ! Je crois que si j’y reste encore, je m’endormirai, et Mizar sera très inquiète. Je lui ai promis de revenir vite. Elle seule est au courant de ma visite. Maintenant je dois vraiment m’en aller. Je ne sais pas combien je t’ai appris sur les étoiles, mais moi, grâce à toi, je sais maintenant de la couverture chaude, des pantoufles mœuleux et du doux oreiller, et je suis très contente. Je vais en parler à Mizar aussi. Elle ne peut pas venir, car elle est une étoile importante du pôle. Moi, je suis plus libre. Je pourrai donc passer te voir de temps en temps. Á bientôt !
-Attends ! Attends un instant seulement, chère étoile. Maman t’a préparé un paquet. J’espère que tu pourras l’emporter.
-Ouah ! Toutes ces merveilles sont pour moi ? Merci beaucoup. Je suis, moi, une étoile petite, mais robuste. Maintenant je pars pour de bon. Bonne nuit, Adéline !

Et oui, chers enfants, sachez vous aussi que, lorsque, l’Ėtoile Alcor ne brille pas dans le ciel, elle dort sur un doux oreiller, enveloppée d’une chaude couverture et, aux pieds, avec des pantoufles mœuleux, reçu en cadeau d’Adéline. Et depuis, elle ne s’est plus jamais plaint de froid, là haut, dans le ciel.



Prête à te coucher, Catherine ?

- Tu veux quelque chose ? Tu veux apprendre à tricoter ? Pourquoi pas ! Demain nous prions grand’mère de nous donner des aiguilles à tricoter et une pelote de laine. Ah, je suis contente que tu me l’aies rappelé. Ce soir je vais te raconter l’histoire d’un brave gant.
- Hurrah!

C’était un soir d’hiver, et je lisais près du feu, dans le salon. Grand’mère, qui avait son fauteuil près du mien, était allée au lit et avait laissé son panier au tricot sur le tapis. Comme je levai les yeux de mon livre, je vis un petit quelque chose qui entrait dans le panier de grand’mère. Au début, je crus que c’était une petite souris. Mais non, c’était un gant.
- Que fais-tu ici, cher gant ? Comment es-tu arrivé dans le salon ? lui demandai-je. Sorin aurait-il oublier de te mettre dans la poche de son manteau ?
- Sorin ne m’a pas oublié, mais voyez-vous, madame Gheo…
-Oui…
- Voyez-vous…. Ce n’est que moi, le gant droit, car le gauche s’est perdu. Mais ne grondez pas Sorin, ce n’est pas sa faute. Il y a eu une grosse tempête de neige aujourd’hui, quand nous rentrions de la maternelle. Il n’est resté que moi, et je me sens très seul.
-Oh, je regrette, cher petit gant.
- C’est pour cela que j’ai sauté de la poche et je suis arrivé, difficilement, jusqu’au panier de grand’mère pour tricoter à nouveau mon petit frère.
- Mais tu sais tricoter, toi ?
- Oui, moi et mon petit frère, nous avons été élevés par notre grand’mère qui, toute la journée tricotait des gants et des foulards pour les enfants. Je suis bien aise que la grand’mère de Sorin ait la couleur bleue. Et si le bleu ne me suffit pas, je ferai à mon petit frère deux points blancs, comme neige.
-Bon, alors, cher gant, je te laisse tricoter le gant que Sorin a perdu. Mais je te tiendrai compagnie, et je continuerai de lire mon livre.
Et le gant chercha les meilleures aiguilles, la laine bleue, et se mit à tricoter. Mais comme il était petit, il lui a fallu beaucoup de temps pour en venir à bout de la première rangée… la pendule sonnait minuit et la deuxième rangée n’était pas encore terminée. Alors, je me levai et je lui rappelai qu’il était temps qu’il aille se coucher. Au début, il s’y opposa, mais après deux autres tentatives, il mit les aiguilles dans le panier et, lentement, il se dirigea vers le hall où se trouvait le manteau de Sorin.
-Bonne nuit, cher gant.
- Bonne nuit, madame Gheo. Merci pour la compagnie.
Tout en allant me coucher, je me demandais comment faire pour aider le brave gant. Mais voilà que le lendemain, avant le petit déjeuner, pendant que j’intervenais auprès de grand’mère pour qu’elle continue le travail commencé par le petit gant, on entendit la clochette de la porte d’entrée. C’était le facteur avec de nombreuses lettres, mais aussi avec un gant bleu, nous demandant si Sorin ne l’avait pas perdu par la tempête de neige d’hier.
Nous avions du mal à y croire. C’était tout de bon le frère de notre brave gant. Je remerciai le facteur et vite j’entrai dans la cuisine, je mis le gant à sécher, et grand’mère lui cousut deux points blancs comme neige. Au moment où Sorin partit pour la maternelle, nous vîmes le brave gant sortir sa petite tête de la poche :
- Bonjour, madame Gheo. Quand je reviendrai de la maternelle, je terminerai de tricoter mon petit frère.
Alors, grand’mère s’approcha et se penchant sur le brave gant, dit :
- Regarde ! Ton frère est venu à la maison. Il savait que tu te sentais mal sans lui. Et parce qu’il est sain et sauf, je lui ai fait deux points blancs comme neige.
- Puis-je avoir moi aussi deux points blancs ?
- Bien sûr. Tu auras deux points blancs et une petite étoile argentée, pour ton bon cœur.
Vers le soir, pendant que je lisais mon livre, près du feu, je vis les deux gants venir à moi :
- Madame Gheo, nous sommes venus te tenir compagnie….dehors, c’est la tempête de neige, on entendit la voix cristalline du brave gant

Bonne nuit, Catherine !


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